Il faisait déjà bien frais à Bruxelles, mais pas suffisamment pour renoncer à une belle balade.
Frais, juste de quoi te rafraichir les joues et le nez et te faire apprécier un bon chocolat chaud.
Frais, sans les mains gelées qui picotent et la grippe deux jours après.
Après avoir effectué notre recherche la plus fréquente sur Google : « Que faire à Bruxelles ? », on a découvert ce jardin botanique situé à un petit quart d’heure au nord de Bruxelles à cheval sur les communes de Meise et Wemmel.
Ce jour-là, à l’occasion de la journée de la science (De dag van de Wetenschap) l’entrée était gratuite.
Une équipe était présente à l’entrée du jardin pour informer (en néerlandais ou en français) les visiteurs des différentes animations proposées à l’occasion de cette journée un peu spéciale.
Bon, on n’était pas forcément venu pour découvrir l’importance des herbiers dans la recherche scientifique, mais il faut avouer que leur enthousiasme était contagieux et on n’a eu aucune envie de les interrompre.
Après ce sympathique accueil, on a commencé la visite du jardin.
Immense. Tranquille. Tranquille !??
Quelques mois plus tôt, les sorties « nature » de la semaine se faisaient majoritairement au square des Batignolles situé entre la voie ferrée (attraction somme toute apprécié des enfants après le carroussel et les 8 canards), l’avenue Cardinet et les 2 millions de parisiens venus se remémorer à quoi ressemble un platane.
Et là, par un bel après-midi de week-end d’automne, nous voici déambulant dans un jardin de 92 hectares pratiquement désert à 15 mn du centre ville de Bruxelles.
Dans un premier temps, je te cache pas qu’on s’est copieusement lamenté de la qualité de vie à Paris (on est français ou on ne l’est pas ! #çavajrigole).
Il y a surement un ou deux dramatiques « Je ne pourrais plus JAMAIS y vivre » qui ont fusé ça et là.
Et puis on a profité, simplement.
De ces espaces multicolores à perte de vue…
Du très beau Palais des plantes (serres chauffées à 38°C, ce qui est plutôt appréciable à la fin du mois de novembre)…
#passiongrimaces
De ce calme et de cette tranquillité inédite.
On est restés jusqu’à la fermeture pour admirer les lumières de fin de journée sur le lac.
Évidemment, on a fait un petit tour dans la très jolie boutique qui propose un tas d’articles très variés comme des plantes, des livres (aussi bien pour les adultes que pour les enfants), mais aussi des confitures, du café ou du thé. On est repartis avec une mini plante et un marque-page herbier.
Voilà pour cette découverte du Jardin botanique de Meise. C’est un endroit que l’on peut découvrir tout au long de l’année (notamment grâce aux nombreuses expériences en intérieur) et qui doit offrir des paysages bien différents en fonction des saisons.
C’est définitivement un lieu que je recommande, que l’on soit ou non un féru de botanique !
À ne surtout pas confondre avec le jardin botanique situé à Saint-Josse-Ten-Node. Il est situé à l’angle de la rue Royale et de l’avenue du Jardin botanique !
Informations pratiques
Jardin Botanique de Meise Entrée temporaire (à 300m de l’entrée principale) : Nieuwelaan 38, 1860 Meise
Attention : Actuellement, l’accès au jardin n’est possible que sur présentation d’un ticket prépayé.
Il n’y a pas de vente de billet à l’entrée du jardin.
L’achat de billet se fait via cette page : réservez votre E-ticket. Les tarifs seront également accessibles à cette adresse.
Il me faisait de l’oeil depuis un moment ce musée de la BD. Bizarrement, depuis que l’on s’est installés à Bruxelles, on a visité les villes les plus improbables de la Belgique et parfois même de l’Allemagne ou de la Hollande, mais Bruxelles ne reste que très superficiellement explorée.
Ce week-end, je me suis dit qu’il était temps que l’on parcourt les 800 mètres (oui, tu peux me juger) qui nous sépare de ce musée et que l’on découvre enfin ce qui se cache à l’intérieur.
10€ – adulte (26-64 ans) | 7€ – jeune (12-25 ans) | 8€ – sénior ( + de 65 ans) | 3,5€ – enfant (- de 12 ans)
Il existe également des formules abonnements à l’année. Les réservations sont possibles, recommandées (et obligatoires pour les groupes en août 2020)sur la page dédiée du site.
Covid-19 : La liste des conditions d’accès et des normes mises en place pour assurer la sécurité du personnel et des visiteurs est également disponible sur le site.
Une promenade architecturale dans un temple de l’Art Nouveau
C’est moche. Tu pensais que j’allais te parler de Boule et Bill et je suis là, à t’enquiquiner avec un vieux courant architectural obscur. Mais, si je garde une impression aussi positive de ce musée, c’est aussi parce quele lieu qui l’abrite est remarquable. Chef d’oeuvre de l’Art Nouveau, c’est le dernier bâtiment semi industriel qui demeure parmi ceux imaginés par Victor Horta.
La façade, avec ses pierres blanches, ses immenses fenêtres et son rez-de-chaussée protégé par des grilles en fer forgé, s’ouvre sur un hall baigné de lumière au milieu duquel se dresse un grand réverbère en fer et en granit.
Au sol, de petits carrés en marbre forment une mosaïque dont les motifs et les couleurs se retrouvent sur les vitraux.
Au fond, un escalier en pierre, dont les rampes forment de sinueuses courbes et contre-courbes, se dresse comme une invitation à rejoindre l’étage supérieur.
Au deuxième étage, deux vastes coupoles en verre inondent de lumière l’espace organisé autour d’une structure métallique apparente.
On découvrira, au cours de la visite, que ce bâtiment avait été conçu à l’origine pour abriter les grands magasins du grossiste en textile Charles Waucquez au début du 20ème siècle.
Chaque détail, chaque ligne, chaque courbe a été étudié minutieusement et c’est au sein de ce décor atypique que s’organise les différentes expositions autour de la Bande dessinée.
Si le roman de Zola « Au bonheur des Dames » a été publié des années avant la construction des magasins Waucquez, certains n’ont pas manqué de noter les similitudes qui existent entre la description des Grands Magasins et l’oeuvre de Victor Horta.
« Puis, arrivée à la grande galerie, elle leva les yeux. C’était comme une nef de gare, entourée par les rampes des deux étages, coupée d’escaliers suspendus, traversée de ponts volants.
Les escaliers de fer, à double révolution, développaient des courbes hardies, multipliaient les paliers ; les ponts de fer, jetés sur le vide, filaient droit, très haut ; et tout ce fer mettait là, sous la lumière blanche des vitrages, une architecture légère, une dentelle compliquée où passait le jour, la réalisation moderne d’un palais du rêve, d’une Babel entassant des étages, élargissant des salles, ouvrant des échappées sur d’autres étages et d’autres salles, à l’infini. »
Emile Zola, « Au bonheur des Dames »
L’exposition permanente
L’exposition permanente s’organise le long d’un parcours balisé (par des petits pas colorés) en plusieurs étapes.
La première étape permet de découvrir les origines de la BD, ses précurseurs et un peu de son histoire.
La visite continue avec un espace dédié au processus de création de la BD. J’ai adoré cette partie de la visite parce que j’ai eu la sensation de pénétrer un peu dans les coulisses de la BD.
Pas à pas, on y découvre l’art du scénario, du crayonné, de l’encrage, du coloriage, du numérique mais aussi de la couverture et de l’édition. Chaque étape est illustrée par des travaux d’auteurs (synopsis, storyboard, esquisse…).
On y apprend énormément (en tout cas quand on est complètement novice) et on en prend plein les yeux.
Un peu plus loin, l’expo nous invite à parcourir les différents genres de la BD. On y découvre la BD sous toutes ses formes et pour tous les goûts : de la BD expressionniste à l’héroïc-fantasy, en passant par la science-fiction ou l’aventure.
Le parcours balisé nous conduit un peu plus haut à l’espace Hergé. Même si certains volumes de la série alimentent clairement les stéréotypes et les polémiques, difficile de ne pas y trouver sa madeleine de Proust.
Quelques reproductions d’éléments très familiers à l’univers de Tintin m’arrachent de grands sourires : le fétiche Arumbaya à l’oreille cassée, le sceptre d’Ottokar, Milou dans sa combinaison orange d’astronaute… J’ai de nouveau 8 ans et demi et je me mets à fredonner le générique de son adaptation en dessin animé.
L’espace dédié à Hergé n’est pas très grand, mais s’il te laisse sur ta faim, tout un musée consacré à l’auteur se trouve à Louvain-la-neuve. Les deux musées ne proposent, selon moi, pas du tout le même type d’ambiance et d’expérience même s’ils sont souvent cités ensemble. Ne vous attendez pas à visiter une sorte d’extension du musée de la BD. Le musée Hergé a une identité qui lui est bien propre. Et il vaut le détour !
Un peu plus loin, mon coeur chavire dans l’espace dédié à Peyo. C’est tous les stocks de Commercy qui se planquent à l’intérieur de ce musée et me ramènent 25 ans plus tôt, à l’intérieur de ma petite bibliothèque de quartier où, penchée au dessus d’un grand bac à album, j’examine l’un après l’autre chaque ouvrage à la recherche d’un numéro des Schtroumpfs que je n’aurais pas déjà lu 10 fois.
Les expositions temporaires
Boule et Bill – 60 ans de bonheur au quotidien
Cette belle rétrospective nous replonge dans l’univers tendre et récréatif de ce duo inséparable imaginé par Roba en 1959.
Durée de l’exposition : du 25/06/2019 au 31/08/2020
La mythique 2cv rouge de la famille est exposée dans le hall principal du musée.
Impossible de la manquer !
C’est très réconfortant de replonger dans des univers qui nous sont si familiers. Ce qui l’est moins, c’est de réaliser que tes souvenirs sont déjà consultables dans un musée. #dinosaure
Juanjo Guarnido – Secret d’atelier d’un maestro
Il y a des choses, parfois, quand tu les découvres tu te demandes juste comment t’as pu passer à côté tout ce temps. L’univers de Guarnido en fait partie.
Durée de l’exposition : du 03/06/2020 au 08/11/2020
J’imagine que ça peut s’expliquer par le fait que je ne suis pas méga fan des ambiances policières un peu sombre des années 50 et que je ne m’intéresse pas plus que ça au monde de la BD. Ce qui n’aide pas, tu me diras !
Mais cette partie de la visite du musée de la BD a été un vrai coup de coeur esthétique. Certains dessins occupaient des pans entiers de murs. On avait l’impression qu’on pouvait y plonger.
Il faut vraiment y aller. T’as jusqu’au 8 novembre.
Je peux pas te le dire autrement.
Pico Bogue en Famille
On a terminé la visite avec cette troisième exposition temporaire pour laquelle j’ai eu un vrai coup de coeur aussi bien esthétique que narratif.
« Pico Bogue est un petit garçon espiègle qui, comme sa petite soeur Ana Ana, sait jouer de son sens de la répartie pour tenter d’avoir le dernier mot et souligner les contradictions du monde adulte. »
Mélanie Andrieu, avec la complicité de Dominique Roques et d’Alexis Dormal
S’il y a bien une BD que j’ai eu envie d’acheter en sortant, ça a été celle là.
Durée de l’exposition : du 10/12/2019 au 13/09/2020
Bilan de la visite
Pas besoin de t’en faire un dessin, j’ai vraiment adoré ce musée.
Je pense que j’avais le profil idéal pour l’apprécier parce que :
J’aime les histoires ;
J’aime le dessin ;
J’ai été une lectrice de BD ;
Je ne connais rien sur le sujet.
Si tu remplis au moins 1 de ces critères y’a aucune chance pour que tu ressortes de ce musée en étant déçu.
J’ai constaté que souvent, les critiques les plus négatives provenaient de personnes qui se présentaient comme étant des fans de BD. Mais je peine malgré tout à croire que ce lieu puisse décevoir en tout point même si on connait bien le sujet.
Les ressources à disposition sur le travail des auteurs et des dessinateurs est extrêmement inspirant. Et quelle bonne idée de lui avoir offert ce lieu si atypique.
Lucky Luke, Jolly Jumper et moi au musée de la BD.
Voilà pour ma visite du musée de la BD ! Je ne manquerai surement pas d’y retourner pour découvrir les prochaines expositions temporaires.
Et je vous encourage vraiment à l’intégrer à votre visite de Bruxelles.
Je n’avais pas prévu de vous parler de la Foire du Livre de Bruxelles. J’avais envisagé de dormir approximativement 72h pour tenter de me remettre de mes « vacances » et lister les pays se situant sur le même méridien que la France pour ne plus jamais avoir à gérer 7h de décalage horaire.
C’est la première fois que j’y participais. Convaincue qu’il était superflu de se rendre à des manifestations littéraires ailleurs alors que, chaque année, le Salon du Livre avait lieu à Paris. Ne me demandez pas à quel moment je me suis persuadée que le salon du Livre de Paris était le plus intéressant des salons littéraires…
C’est étonnant comme, avec les mêmes composants (des stands, des livres, des auteurs et des rencontres), il est possible de créer des ambiances si différentes. J’y ai trouvé l’atmosphère vraiment agréable (surtout le matin où déambuler dans les allées ne s’apparentait pas à faire la queue pour le dernier concert des Beatles (ambiance incluse pour ne pas trop ternir le tableau)).
J’ai adoré m’installer dans l’obscurité du palais des imaginaires, un espace dédié à la BD, pour assister à la session dessinée « Les Beaux Etés » de Jordi Lafevre et écouter Enki Bilal nous parler de son dernier récit d’anticipation « Bug ».
Un peu plus loin, Kidi Bebey nous parle de son dernier livre « Mon Royaume pour une guitare ». Elle relate le parcours de son père et évoque, entre autre, la notion d’audace autour d’un moment qu’elle dit avoir été fondateur dans sa construction personnel et c’est incroyablement beau. Parce qu’elle emploie les mots juste, précis. L’audace d’abandonner une part confortable de son quotidien pour réaliser quelque chose qui nous est important. Forcément, ça me parle. Cette quête de ce qui fait sens pour nous, en dépit du reste qui compte souvent plus pour les autres. Prioriser, risquer, y croire. Merci pour ce moment.
On quitte le Cameroun, direction la Bretagne. Mon coup de coeur du salon, c’est Yann Lesacher. Pour la beauté de ses carnets de voyage et son humour. Et pour son humour aussi. Vous le connaissez peut être, il tient le blog de Yal. J’aimerais vous expliquer précisément ce qu’il fait (et qu’il fait si bien) mais je préfère vous laisser la surprise.
Et puis croiser Katerine Pancol, une fois, deux fois, trois fois. Le sourire à chaque fois. La remercier mentalement de m’avoir soustrait de la réalité du métro parisien avec ses livres.
Métro parisien qui a d’ailleurs inspiré au scénariste Jean Michel Darlot l’histoire de Ninn. Un récit fantastique illustré par Johann Pilet, qui m’a donné envie de me remettre à la lecture de bande-dessinée (en tout cas de celle-ci). Je n’ai jamais été une grande lectrice adulte de bande dessinée (il peut encore m’arriver de glisser un petit Mickey Parade dans le coin de ma valise #confessionsintimes) et pourtant ce petit chef d’oeuvre destiné à la jeunesse (ça doit être le secret) m’a vraiment donné envie.
Il y a eu aussi la découverte de la revue Bouts du Monde et la consultation de leurs beaux carnets de voyages, qui relatent les anecdotes de presque 5000 contributeurs. Carnetistes voyageurs, c’est l’occasion de ressortir vos petits cahiers des tiroirs. Vous avez la possibilité de proposer vos textes et photos si vous souhaitez être publiés !
La photographie complice de la littérature, qui prolonge les mots, les nourrit, les accompagne… a eu sa place à la Foire du livre de Bruxelles. Le reportage photo « Je suis humain – Sur la route », du collectif belge Huma en collaboration avec Amnesty International, a mis en lumière l’itinéraire de personnes en quête de sécurité et a retracé un peu de leurs parcours bouleversants.
Et puis des livres, bien sûr. Nombreux.
Voilà pour ma Foire du Livre à moi. J’en suis ressortie avec une liste grande comme ça de pistes à explorer, d’idées à développer, de projets à construire.
Je vous embrasse et vous retrouve aussi vite que possible avec les images de Singapour !